Selon l’INSEE, la pauvreté est en baisse en 2019. Des chiffres, qui selon le Collectif ALERTE (dont l’Uniopss est membre) sont à manier avec précaution, d’autant que la situation des plus précaires devrait largement se dégrader dans les mois qui viennent.
Selon l’Insee, dont les chiffres ont été publiés le 18 novembre, le taux de pauvreté monétaire diminuerait de 0,3 point en 2019, pour atteindre 14,5 % de la population, contre 14,8 % en 2018 après une hausse de 0,7 point en comparaison à 2017. Le Collectif ALERTE se réjouit de la sortie de la pauvreté de quelques 200 000 personnes en 2019, mais a tenu à rappeler dans un communiqué de presse publié le 19 novembre sur le sujet, que ces chiffres doivent être considérés avec mesure. En effet, ce sont essentiellement l’élargissement des conditions d’accessibilité, la revalorisation et l’augmentation du taux de recours à la prime d’activité qui expliquent ces résultats.
Si le Collectif salue la diminution du nombre de « travailleurs pauvres » en 2019, ce mécanisme de baisse du taux de pauvreté n’a eu aucun impact sur les 10 % les plus précaires, à l’écart des circuits de l’emploi, et dont les conditions et le niveau de vie ne se sont pas trouvés améliorés en 2019. De surcroit, ces personnes sont les premières victimes des crises touchant notre pays, et sont chaque jour rejointes par de nouveaux ménages en détresse, comme en témoigne la hausse des demandes d’aide alimentaire sur 2020.
Au regard de l’augmentation de 20 % du nombre d’allocataires du RSA et l’arrivée de nouveaux publics aux distributions d’aide alimentaire, les associations craignent une progression inédite dans son ampleur de la pauvreté en 2020.
Le Collectif ALERTE espère donc que le gouvernement engagera sur des mesures d’ampleur et structurelles pour éradiquer durablement la pauvreté qui, en 2020 et pour les années à venir, si rien ne change, augmentera indéniablement.